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Un inconnu célèbre enfin dans la lumière : le public suit !
FranceInfo
Isabelle Georges

Padam Padam

Inspiré de la vie fabuleuse de Norbert Glanzberg

Le monde entier connait ses chansons

Vous le connaissez-vous Norbert Glanzberg ?  Et “Padam padam”, “Les grands boulevards”, “Mon manège à moi” ou… “Ça, c’est de la musique!” ? Alors là, oui, tout de suite, cet air qui vous vient aux lèvres… Eh bien c’est du Glanzberg ! Padam Padam rend hommage à cet inconnu de génie, déclaré par Goebbels : “artiste juif dégénéré”, réfugié en France à la fin des années trente, compositeur aussi prolifique qu’inspiré, qui a écrit la musique de dizaines de monuments de la chanson française…

Ses chansons sont autant de bulles d’oxygène, de pieds-de-nez malicieux et poétiques à la bêtise et à l’intolérance, dignes d’un homme à l’esprit acéré et à l’humour ravageur !


Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Isabelle Georges « Padam Padam » © photo V. Tonelli

Pourquoi Norbert Glanzberg ?

Le 25 mars 2009, Isabelle Georges est invitée par l’orchestre de Mulhouse pour une rétrospective de l’œuvre de Norbert Glanzberg qui marie les grandes chansons à la Suite Yiddish et aux Holocauste Lieder.

Un concert événement qui donne à Isabelle le désir de raconter l’histoire incroyable de cet homme, de puiser dans ce répertoire pour créer un vrai spectacle avec la complicité de Jean-Luc Tardieu.

Josette Milgram-Todorovitch, coauteur et productrice de Cabaret Terezin, enthousiasmée par le projet, décide d’accompagner Isabelle dans cette très belle et nouvelle aventure qui crée l’événement de l’été 2010 au Théâtre La Bruyère avant de poursuivre son histoire d’amour avec le public et la presse au théâtre des Mathurins et à la Gaîté-Montparnasse.

Maman pourquoi la musique elle rit et elle pleure ?

Le petit garçon a quatre ans. C’est sa première séance. Le film est muet, mais un orchestre l’accompagne. Première émotion artistique : le cœur de l’enfant fait Pampam… pampam… pampam.

Dans sa langue, il demande à sa mère : « Maman, pourquoi la musique elle rit et elle pleure ? » Le pacte est scellé : la musique sera sa vie. La musique sera sa vie, mais sa vie ne lui réservera pas qu’harmonie. Aux pampam des battements de coeur du petit juif polack de Galicie, succèderont vite les pampam d’un cœur angoissé par la fuite, la clandestinité, les arrestations, les humiliations d’un anonymat obligé, les fausses identités, seules chances de survie d’un jeune homme qui n’est pas né au bon endroit, au bon moment.

Les chansons qui ne peuvent pas être signées se vendent en sous-main, dépossédant leur auteur de leur succès. Les mélodies, parfois nées en d’obscurs réduits dont on a vite fait le tour, vont, elles, faire le tour du monde. Les plus grandes voix s’en emparent, voix d’hier, voix d’aujourd’hui et sans doute voix de demain: Edith Piaf, Maurice Chevalier, Tino Rossi, Mistinguett, Yves Montand, Petula Clark, Whoopi Goldberg… Leurs voix le sauvent. À son tour, à la Libération, temps troublés où les sauveurs seront les sauvés, il en sauvera certains. Jouer sa musique, chanter ses chansons, c’est entendre surgir, dans le vent tumultueux de l’Histoire, la voix d’un homme qui, au milieu des bruits de bottes, a aussi su écouter les pulsions d’un cœur sentimental, vibrant violemment aux belles (et nombreuses!) figures féminines croisées. Ainsi naîtra Padam Padam devenu comme l’hymne international de Paris et de l’amour. Suivront, tout aussi populaires, Mon manège à moi, Ça c’est d’la musique !, Chariot, alias I Will Follow Him, et tant d’autres … Sans le savoir, nous connaissons cet inconnu célèbre.

Quatre interprètes, Isabelle Georges, Frederik Steenbrink, Jérôme Sarfati et Edouard Pennes. Instruments (piano, contrebasse, guitare manouche…) et voix mêlées, mettent en lumière cette vie prodigieuse et ces airs si ancrés dans la mémoire collective.

On le sait : « Longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu, leurs chansons… ». Les battements du cœur sont indémodables. Padam… Padam…

Jean-Luc Tardieu

L’universalité des chansons

Une chanson est une alchimie entre un parolier, un compositeur, un interprète, ses musiciens et un arrangeur. Dans Padam Padam, des artistes d’aujourd’hui font revivre un patrimoine légué par des artistes d’hier. Certaines chansons très célèbres ont été gravées par d’immenses interprètes. Pour les offrir au public actuel, il faut leur insuffler de nouveaux rythmes, des harmonies neuves, une instrumentation différente– et c’est ce que je me suis employé à faire, en étroite collaboration avec Isabelle et ses musiciens.

Chaque chanson évoque une histoire, la musique doit elle aussi raconter. Les instruments choisis (piano, guitare manouche, contrebasse…) évoquent le jazz de Django Reinhardt, mais aussi le parcours itinérant de Norbert Glanzberg. Oser des clins d’œil à plusieurs genres musicaux (jazz manouche, samba, gospel, rock) propose d’autres lectures d’une œuvre connue et montre l’universalité de ces chansons.

Norbert Glanzberg en quelques dates

1910 : Norbert naît à Rohatyn, Galicie.

1911 : Norbert a un an quand la famille Glanzberg fuit la Pologne pour se réfugier en Bavière. Enfant prodige, qui danse sur les tables en jouant du violon à la moindre occasion, il est engagé, à 19 ans, comme chef de chœur et assistant chef d’orchestre à Aix-la-Chapelle, où il croise Bela Bartok et Alban Berg.

1930 : Il écrit ses premières musiques de film pour Billy Wilder et Max Ophüls jusqu’à ce que Goebbels le décrète « artiste juif dégénéré».

1936 : Norbert s’exile à Paris où il rencontre un autre apatride, Django Reinhardt, avec lequel il va faire du bal musette, quand il ne joue pas de piano dans les maisons closes de Pigalle.

1938 : Il écrit Le bonheur est entré dans mon cœur pour Lys Gauthy et renoue avec le succès.

1939 : Il est mobilisé dans l’armée polonaise stationnée en Bretagne. Démobilisé en 1940, Norbert rejoint Marseille et la zone libre (à pied!). L’impresario Félix Marouani l’engage pour tourner avec Tino Rossi et Édith Piaf, qui en font leur protégé.

1942 : Réchappé des rafles, il est dénoncé et emprisonné : l’actrice Marie Bell organise sa fuite avec l’aide d’un gardien de prison corse. Jusqu’en 1944, il est caché chez René Laporte à Antibes, où il rencontre la résistance intellectuelle : Paul Éluard, Jacques Prévert, Aragon, Elsa Triolet, Picasso… Dès l’épuration, il contribue à la libération de Maurice Chevalier et de Mistinguett, soupçonnés de collaboration.

1946 – 1948 : Il part en tournée internationale avec Charles Trenet et Tino Rossi (Tout le long des rues).

1948 : Édith Piaf crée Padam Padam sur des paroles d’Henri Contet. La Môme interprète également Au Bal de la chance, Sophie et Mon manège à moi que lui empruntera Yves Montand (qui interprète aussi Moi j’m’en fous et Les Grands Boulevards). Il écrit pour Lucienne Delyle ou Georges Guétary.

1953 : Norbert compose nombre de musiques de films (Michel Strogoff, La Sorcière ou La Mariée est trop belle). Les années 50 sont des années fastes dont il symbolise la légèreté et la frivolité – dans ce Paris d’après-guerre avec son irrépressible parfum de revanche, aux antipodes de la frilosité actuelle : Norbert n’a peur de rien – et l’a prouvé toute sa vie. Il écrit pour Henri Salvador et Colette Renard, qui triomphe avec Ça c’est de la musique. La vague yéyé balaie tout mais, il continue à produire pour Jacques Hélian (Nabuchodonosor, écrite avec Pierre Delanoë en 1961), Dario Moreno, Luis Mariano et Francis Lemarque. Et jusqu’aux années 70, il compose pour Pétula Clark, Dalida et Mireille Mathieu.

1983 : Norbert retourne à ses amours d’enfance : la musique classique. Il s’attelle à la composition d’une suite de lieder, les Holocaust Songs, inspirés de poèmes écrits par des déportés, La Mort est un maitre venu d’Allemagne. En 1985, il compose un concerto pour deux pianos, La Suite Yiddish, inspirée d’Isaac Bashevis Singer : Le Magicien de Lublin. Redécouvert par la radio bavaroise, il reprend la scène.

1998 : Un concert est donné en son honneur avec l’actrice Hanna Schygulla dans la cathédrale de sa ville d’enfance où un an plus tard, il enregistre Noël c’est l’amour. Un vaste projet l’occupe en 2000 : l’orchestration de la Suite Yiddish, créée par la Philharmonie de Lorraine sous la direction de Fred Chaslin, qui sera donnée par la Philharmonie de Jérusalem et de Würzburg.

2001 : Norbert meurt à Paris.


Isabelle Georges « Padam Padam » © photo L. Chamussy bouton lecture
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Des airs populaires réorchestrés qui permettent de redécouvrir un musicien de génie resté dans l’ombre !
JT France 2

Crédits

Conception & chant Isabelle Georges

Piano & chante Frederik Steenbrink

Contrebasse & piano Jérôme Sarfati

Guitare manouche Édouard Pennes

Mise en scène & conception Jean-Luc Tardieu

Compositeur Norbert Glanberg

Arrangements Cyrille Lehn

Création lumière Frédéric Millot

Production Josette Milgram-Todorovitch